Faire son bois, un pas vers l’autoconsommation

Pourquoi se chauffer au bois ?

Le chauffage au bois a beaucoup évolué : il est plus facile de faire du bois avec les outils récents. Les appareils de chauffage au bois sont devenus beaucoup plus efficaces : on est passé d’environ 10% du bois transformé en chaleur utile pour le chauffage dans une cheminée ouverte (rendement énergétique) à environ 75 % pour un foyer fermé ou un insert tout en diminuant les émissions de polluants grâce à une meilleure combustion.

Le chauffage au bois émet bien sûr du gaz carbonique CO2 mais c’est du CO2 qui a été capté par l’arbre grâce à la photosynthèse. Pour une tonne de bois, l’arbre a capté environ 1,8 tonne de CO2. Le CO2 rendu à l’atmosphère sera donc à nouveau capté par une plante à photosynthèse.

Dans ces conditions le chauffage au bois peut s’avérer une bonne solution pour chauffer au moins en partie une grande maison. Encore faut-il pouvoir acheter et stocker ce bois dans de bonnes conditions.
Dans notre cas, ce sont des arbres que nous avons plantés depuis environ 30 ans. Ce sont des frênes qui ont été collectés très jeunes (environ 20cm) au pied du grand-père frêne de la propriété. Aucun arbre n’a été acheté et il en a été planté plusieurs centaines. Il a fallu les arroser pour leurs premiers étés.
Quelques-un sont morts et ont été remplacés. Ils ont été plantés en haies sur les limites des terrains et pour délimiter des parcelles avec un espacement d’environ 3 mètres. Ils sont suffisamment nombreux pour permettre de prélever entre 5 et 10 stères par an.

La coupe des arbres

Elle est rapide : l’arbre est abattu et détaillé sur place en sections d’environ 1,20m grâce à la tronçonneuse. Seuls les gros morceaux du tronc sont coupés à la bonne longueur pour l’insert.
Les sections de 1,20m sont en effet plus rapides à manipuler que les morceaux mis en bûches parce qu’il faut les charger dans la remorque pour les transporter.
Pour détailler l’arbre à terre, il faut partir de la fin de chaque branche et couper en allant vers le tronc. Quand chaque branche a été détaillée, il reste à couper le tronc en bûches.
La deuxième étape est plus longue : il faut reprendre chaque section, lui enlever les petites branches à la scie à main ou au sécateur, faire un tas avec le bois et un andin avec les petites sections qui seront broyées. Les tas sont ensuite récupérés avec le tracteur et la remorque puis découpés en bûches.

 

 

 

 

Le coût

Il aura fallu entre 5 et 10 litres d’essence pour la tronçonneuse, quelques litres de gasoil pour le tracteur qui transporte le bois de la haie vers le lieu de stockage et bien sûr du temps. Les petites sections sont laissées sur place et alignées en « andins ».

 

 

 

 

 

 

Quand elles auront séché, le tracteur et son broyeur les transformeront en broyat (pas vraiment BRF parce que le BRF est constitué de rameaux de l’année alors que dans les petites sections il y a aussi du bois de plusieurs années).
Ce broyat servira de paillage aux arbres du verger et sera progressivement décomposé pour nourrir les arbres. Le CO2 stocké dans les petites sections est donc stocké dans la terre et n’est pas rendu à l’atmosphère.
Même si la tronçonneuse et le tracteur émettent du CO2, le bilan est largement positif.

La trogne

Les frênes qui ont été trognés vont très rapidement refaire des branches, environ une dizaine.
Après 3 ou 4 ans, il sera possible de refaire une coupe en laissant une perche qui va redevenir un tronc. En trognant un arbre (ce n’est pas le cas pour tous les arbres mais ça marche particulièrement bien avec le frêne) on augmente sa vigueur et sa longévité.
Et l’arbre va continuer à puiser du carbone dans l’atmosphère, il fera de l’ombre en été, il abritera du vent, il servira à nicher de la biodiversité, à limiter le ruissellement de l’eau de pluie…
Faire son bois a donc à la fois des avantages pour soi et pour l’environnement.

Et les déchets ?

Il n’y a pas de déchet : la cendre sera même récupérée pour faire de la lessive, pour badigeonner les troncs des arbres du verger. Ce qui reste est versé dans le chemin pour le stabiliser.

A propos Frédéric DENIZET

Président fondateur de l'association et propriétaire de la Campagne Sigalloux.

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