Annik et Frédéric ont été à Paris pour y recevoir le 1er prix du Concours des Jardins potagers de France organisé par la S.N.H.F dans la catégorie « Jardins privatifs dans un environnement paysager »
Voici le texte qui a été lu à cet occasion:
« Depuis 1794 et après cinq générations, la belle bastide du 18ème siècle et quelques hectares de terre sont revenus à Frédéric DENIZET. Mais que faire de cette terre épuisée par la culture de fruitiers conventionnels et avec ce climat particulièrement chaud en été, avec du gel au printemps et un fort mistral ? Le premier travail a été d’implanter des haies de troènes protectrices du vent et du soleil. En 2013, le premier jardin en carré est créé. C’est le début d’une autonomie alimentaire voulue et construite. Annik a rejoint Frédéric et c’est à deux qu’ils vont agrandir les espaces de culture en y ajoutant un verger, un deuxième jardin en 2016, un jardin des cinq sens et une parcelle en agroforesterie sous des mûriers platanes taillés.
Ils tiennent à être des recycleurs indépendants des fournisseurs. « Le jardin doit vivre de lui-même » dit Frédéric. Quelques achats néanmoins : un broyeur à marteaux, du treillis soudé pour créer des structures porteuses, du tuyau micro suintant pour l’arrosage. Pour le reste, ils recyclent les déchets du jardin, les tailles de haie et d’arbres pour couvrir et améliorer le sol qui est paillé. Les semences sont autoproduites pour les fleurs et aromatiques, ainsi que pour les légumes, sauf pour les courges pour éviter les croisements dangereux avec des cucurbitacées décoratives. Les plants de légumes et d’arbres fruitiers sont produits dans une serre, équipée de chariots construits par Frédéric et d’un plateau chauffant, Annik teste beaucoup : des légumes perpétuels (chervis, oignons rocamboles), insolites (épinards de Malabar, poire de terre…) ou exotiques (gombos, kiwanos, chayottes). La production est autoconsommée en frais, en conserves ou en lactofermentation pour les carottes, betteraves, poivrons et fenouils. La biodiversité en insectes, en oiseaux et en lézards est de plus en plus importante. Annik le constate : « Plus j’essaye de nouvelles espèces et plus j’utilise d’engrais verts, plus je vois la vie se développer dans mon jardin ». Frédéric explique « Nous n’essayons pas de détruire les prédateurs, mais plutôt de les contenir par le choix des espèces et des rotations ». Avec leur volonté affichée de transmettre leur savoir, ils ont créé leur association d’éducation à l’environnement et communiquent beaucoup. Ils désireraient également créer un réseau de jardiniers du Sud qui testerait des espèces et variétés. »