La biodiversité vue par Darwin

bourdon

Sans le savoir, et pour cause le mot n’existait pas encore, Darwin nous livre plusieurs exemples de Biodiversité. Parfois, on lui en attribue certains comme cette petite histoire de bourdon…

Dans L’origine des espèces, Charles Darwin reprend un exemple de H. Newman sur la fécondation des trèfles par les bourdons. En effet, autour des habitations on remarque qu’il y a beaucoup plus de trèfles  rouges (Trifolium prattense) qu’ailleurs. La raison en est bien simple.

Les trèfles sont pollinisés par les bourdons. Or, les foyers anglais possèdent des chats. Quel rapport entre le chat et le trèfle ? Il est direct. Les chats chassent les mulots, or les mulots se délectent des nids de bourdons. En effet, les bourdons font des nids sous terre. Donc s’il y a des chats, il y a moins de mulots, les nids de bourdons sont moins détruits, il y a donc plus de bourdons qui visitent les trèfles et par conséquent, il y a plus de trèfles.

Cette démonstration ira plus loin et elle est toujours attribuée à Darwin, à tort ou à raison. Elle met en corrélation le nombre de marins et de vieilles filles dans l’Angleterre victorienne du XIXe siècle.

Partons du principe qu’il y a en Angleterre, de nombreuses vieilles filles qui ne trouvent pas d’époux. Comme toutes les vieilles filles, c’est bien connu, elles ont de nombreux chats. Ces félins capturent de nombreuses proies dont les mulots. Le nombre de mulots aux abords des villes, des villages et des fermes diminue. Les bourdons sont à la fête et butinent à qui mieux mieux les trèfles rouges. Ces derniers, pollinisés, et se multiplient rapidement. Nous avons alors des pâtures recouvertes de trèfles. L’agriculteur voit en cette profusion, une manne inespérée pour faire paître ses vaches. Les bovins se délectent des trèfles, croissent et fournissent beaucoup de viande.

Que faire de toute cette viande ? Du corned beef bien sûr. De plus, le corned beef se conservant longtemps, il peut donc être chargé sur les bateaux et les voyages maritimes au long court sont multipliés. Vous l’aurez bien compris, si les hommes prennent la mer, il y aura encore des femmes pour se retrouver seules et finir vieilles filles. Conclusion : plus il y a de vieilles filles, plus il y aura de marins et donc plus il y aura de vieilles filles.

Cette petite histoire, au delà de son schéma simpliste, nous démontre à quel point tout est en interaction. L’homme infléchit lui-même sa propre destinée car, à un moment donné, ces vieilles filles et ces marins n’ayant pas d’enfant, le nombre de femmes va diminuer le nombre de chats aussi et…je vous laisse deviner la suite.

Darwin C., l’origine des espèces, éd. Flammarion, 1992

J.-M. Pelt , Quelle écologie pour demain ?, éd. L’esprit du temps, 2010

Blandin P., Biodiversité, éd. Albin Michel, 2010

Sources

article: http://www.lesbutineurs.com/lesbutineurs.com/le_journal_extrait/Entrees/2013/1/4_Numero_3,_Zoo-logique.html

photo: http://hirondailes.nature.free.fr/?p=156

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